L'invraisemblance n'est pas un critère esthétique
E. Hazoun

Emile Hazoun est sans doute un des plus grands philosophe et essayiste de ce siècle. Pourtant, force est de constater combien faible est son audience auprès du grand public pour qui il a tant fait. J'ose espérer que ce site, dans la faible mesure de mes moyens, contribuera un tant soit peu à la reconnaissance de ce génie encore méconnu.

Ludd.

Vous pouvez contacter Emile Hazoun par e-mail : emile.hazoun_oxhydrique.com (remplacer le "_" par @)
 



 

Emile Hazoun est né en 1936 à Oran. Il est le cadet d'une famille qui compte trois enfants. Mr Hazoun père occupait un poste important dans l'administration coloniale avant qu'un scandale financier ne le pousse à la ruine et au suicide.

En 1954, le jeune Emile se rend à Paris et s'inscrit à la Sorbonne, en littérature classique. Il obtient une maîtrise avec mention, avant d'abandonner ses études. Durant ces années de formation, il se rend en Bretagne, sur les traces des anciens rites celtiques. De son voyage en Grèce, il retient une "éternelle fascination pour l'illumination dionysiaque". Son indiscipline, son empressement à appliquer les doctrines freudiennes dans un environnement universitaire conservateur et le suicide de son père le poussent à entrer dans la vie professionnelle.

A partir de la fin des années cinquante, il participe, en tant que journaliste puis rédacteur en chef au Moniteur de l'Etrange, revue de parapsychologie. C'est à cette époque qu'il rédige des dossiers sur les manifestations "supranaturelles" et des ouvrages de SF. Il se lie avec les milieux des sciences occultes. Sa recherche de la "source de toutes les religions" l'incitera à prendre la route des Indes.

Dans les années soixante, avec le succès des ouvrages de SF, il commence à se prendre au sérieux et mêle progressivement sa vie à son oeuvre. Il enquête alors sur les soucoupes volantes, la pyrokynésie et les sectes sataniques. Cette dernière investigation se fait à l'initiative de son ami Irvin Rosenfeld, le célèbre chasseur de nazis. Il assiste dans les catacombes à une séance de nécromancie des adorateurs du ver mou. Un voile sombre couvre cette partie de l'existence de l'écrivain. Il est cependant établi qu'au terme de cette expérience Irvin Rosenfeld perdit la raison et Emile Hazoun abandonna le journalisme.

Le dossier qu'il préparait sur un groupe néo-nazi, les "Disciples de la Porte Noire", organisateurs, selon lui d'un vaste complot visant au retour sur terre des "Grands Anciens" ne paraîtra jamais.

En 1974, il publie enfin sa thèse de doctorat : "Tantrisme et libido" dont la dernière phrase est restée célèbre : "[...] sur ce point, encore une fois, Jung avait raison".

Il enseigne ensuite l'histoire des religions à Paris, Chicago et New Dehli avant de fonder son propre mouvement spirituel : la Religion de l'Ordre naturel.

Fortement influencées par sa rencontre avec Carlos Castaneda, ses théories ont souvent été qualifiées de New Age. Elles réalisent la synthèse du taoïsme, de l'alchimie occidentale et d'une vision holistique inspiré des enseignements secrets des druides. "La femme est la voie principale qui nous conduira à l'ère du Verseau" est devenu son leitmotiv. Il s'est déclaré : "ennemi ouvert des mécanistes, de ceux qui veulent réduire l'homme à une simple machine sans âme, dont la conduite serait dictée par les instincts les plus simples : boire, manger, dormir et se reproduire."
Cela ne l'empêche nullement de vanter la bonne chair et, par la même, de développer son embonpoint. Sa disciple la plus connue est la chanteuse finlandaise Hibbe Glück.

Il s'est illustré récemment dans une émission littéraire en traitant le philosophe Ivan Prochkoï de "collaborateur" et "sale nazi vicieux".

Il poursuit parallèlement sa carrière de critique et démontre dans ses articles son insatiable curiosité pour le domaine des arts, de la cuisine et de la philosophie. Il y exalte la véritable culture populaire, dernier bastion, selon lui, d'une "sincérité primale".


 

Le sens du sacré

L'écologisme environnemental


 

L'extrême-droite

La mysophilie

Le néopuritanisme

Le fonctionnalisme


 

Les paragraphes qui ne comportent qu'une simple date sont extraits du Journal 1998-1999, à paraître aux éditions du Grand Albert.

16 février 1998

Extrait d'un e-mail à une étudiante en HEC

Ce que je reproche, pour l'essentiel, au fonctionnalisme est que, fondamentalement, il est contraire au mouvement même de la Vie, de par ce qu'il incarne une espèce de tension vers le "rien", une "pulsion de mort" selon l'heureuse expression freudienne. Je suis né en 1936 et j'ai voué mon existence à l'étude de la Spiritualité, de la Littérature et de l'Art. Pour moi, rien n'est cloisonné, les interconnexions avec les domaines scientifiques et économiques sont multiples. Cet objet d'étude s'étend jusqu'aux coutumes les plus humbles que ce soit l'art culinaire, la littérature populaire ou les modalités d'échanges, qu'ils soient basés sur la rentabilité ou le "potlach". En bref, ce que je voulais dire dans ma précédente lettre est que le fait de lutter contre ce qui peut réduire l'Humanité au rang de simple fonction est un devoir. De ce point de vue, nos idées semblent se recouper d'une certaine manière. On oublie un peu vite, à mon sens, combien notre perception est booléenne. Nous avons conscience, de prime abord, des sensations du chaud et du froid, du bas et du haut, du Bien et du Mal... Et nous sommes tous à l'image du dieu Janus, avec deux visages tournés chacun dans une direction opposée. Si j'avais à définir une morale, je dirais que le pire qui puisse nous arriver est de basculer, d'effacer notre part d'ombre ou notre part de lumière...
Aujourd'hui, dans le monde entier, nombre de personnes ont basculé dans les ténèbres de l'obscurantisme, du fanatisme. Mais ma confiance en l'avenir reste inébranlable, j'espère qu'il en est de même pour toi.

lundi 10 août 1998

La contingence est ce qui vient s'opposer à notre souveraineté et notre liberté. Il y a deux voies (j'ignore quelle est la plus appropriée) pour la combattre : la "sainteté" et la "débauche". Les deux ne sont opposées que dans le sens du Bien et du Mal et participent de la catégorie de "dépense". Le corps est soumis à une pression, restrictive dans le cas de la sainteté, chimique et lubrique dans le cas de la débauche qui provoque une libération (dépense) de l'énergie psychique et spirituelle. Nous sommes déjà complètement hors du domaine "Utilitaire" Le fonctionnalisme est tout ce qui va à l'encontre de cette forme de pensée. Ce qui signifie que le Marxisme et les autres formes de totalitarisme niant notre part irrationnelle et religieuse (du domaine de la Foi) sont en opposition manifeste au Surréalisme et à son ombre.

mardi 6 octobre 1998

"Aujourd'hui, et ceci depuis un temps infime à l'échelle de notre Histoire, quelques personnes, les "maîtres du monde" en quelques sorte, ont le sort de l'Humanité entre les mains. Et, parce qu'ils sont psycho-rigides, ils préféreront détruire notre planète plutôt que reconnaître que leur point de vue est inexact et faussé.

Les cyniques diront que cela démontrera que l'Humanité n'était pas viable. Libre à nous, maintenant, de refuser la fatalité et d'empêcher ces gens de nuire..."

Emile Hazoun - De l'Homme et de son devenir

vendredi 23 octobre 1998

Il n'y a pas d'échelle de gris, prétendre le contraire nie l'inextricable complexité de toute chose.

mercredi 4 novembre 1998

Nous sommes tous bâtis à l'exemple de Janus avec notre côté face tourné vers la lumière et notre côté pile tourné vers l'ombre. Depuis l'invention du rationalisme, la force des spots s'est intensifiée ; le contraste n'a jamais été aussi grand qu'aujourd'hui et les monstres aussi puissants. A construire des immeubles fonctionnels, on gagne la maladie des banlieues.

Les servants de l'utilitarisme sont mes ennemis. Qui sont donc mes amis ?

mardi 2 novembre 1999

La recette du bonheur n'est pas bien compliquée, tous les philosophes depuis les sophistes le disent : de la modération, en tout, de la modération. Ceci dit, le bonheur ne mène pas très loin.

Message de : Hazoun - 05 Juillet 2000 11:54:09 sur le Forum Libération, à propos de l'affaire "Baise moi"

Sujet : Equarissage pour tous

"Baise moi", sans l'avoir vu, représente sans doute une Réalité intérieure proprement infernale, ce qui, après tout, correspondrait assez bien à une certaine définition de l'art. Mais là n'est pas vraiment la question... Si contester que l'abus sexuel sur enfant est une atteinte grave à l'intégrité psychologique de celui-ci ne peut être considéré autrement que pur acte criminel, la vision d'un film en revanche reste sujet à débat. En ce sens, l'attitude pascalienne me semble valide : comme l'impact de l'oeuvre n'est pas vraiment qualifié autant limiter son "champ d'action" aux adultes. S'il est dangereux, les jeunes de seize ans seront épargnés, s'il ne l'est pas, ils pourront attendre la sortie vidéo, deux ans, ce n'est pas si long... Encore faut-il en ce cas que les adultes aient tout de même le loisir de voir le film et que la législation sur le X, obsolète, subisse un équarrissage en conséquence. On ne peut de ce point de vue que soutenir l'attitude des exploitants qui poursuivent la diffusion, interdiction aux moins de dix-huit ans à l'appui.


 

Nous n'aurons pas la prétention de présenter l'ensemble de l'œuvre du maître mais les quelques ouvrages référencés ici donneront une idée assez précise de son érudition et de ses talent variés :

"Jimmy Fulgur contre les hommes-poissons" - 1957, Nova Editions.

"Le Magnétisme et ses bénéfices" - 1960, collection "Paranormal" Nova Editions.

"Le secret du Pr. Vortex" - 1963, Nova Editions.

"Survivances de rites païens et sacrificielles au XIXème siècle dans le bas Berry" - 1965

"Tantrisme et libido"- 1969, Editions du Grand Albert.

"Illuminati, mythe ou réalité ?" - 1970, Editions du Grand Albert.

"Le Rêve du Chaman et la Voie du Mensonge" - 1972, Editions du Grand Albert.

"Psychorigidité et Schizomobilité - un essai de taxinomie metaidéologique" - 1976, Colloque international de psychanalyse paralogique. Repris dans "Essais métaphoriques " - 1983, Nouvelles éditions œcuméniques freudiennes.

"Le couscous - dogme et héréticité" - avec une préface de J-P Coffe, 1985, Bien vivre éditions.

"De l'homme et de son devenir" - 1989, Editions du Grand Albert.

"Eloge du Pancrator - Prolégomènes à la construction d'une meilleure Réalité" - 1995, Editions du Grand Albert.

"Le Syncrétisme Bipolaire ou la Révélation du "Dieu caché" dans l'Anatolie ancienne - essai d'interprétation iconologique des bas-reliefs hittites" - juillet 1998, paru dans "Primitif" n°45. Repris dans "Essais métaphoriques II" - 1999, Nouvelles éditions œcuméniques freudiennes.

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